Les pesantes chroniques de sieur François Simon
J'ai pas de chance. Il faut toujours que je tombe, par inadvertance ou esprit masochiste, sur la courte émission du Dessous des Tables du célèbre (et tout puissant ?) critique gastronomique François Simon. Vive la télévision numérique. A sa décharge, je ne lis pas le Figaro. Le ton du monsieur, qui parle en voix off, le visage floutté, est pesant, pesé, le même type de ton que prennent les gens qui s'écoutent parler et qui, surtout, y prennent goût ! Pour un critique, me direz-vous, il faut mieux en avoir. Le problème est que je ne suis pas certain que le monsieur en ait. Du bon. La province n'a rien à envier à la bourgeoisie bohême parisienne, je vous assure, ça lasse, même ici. Le monsieur ne sait pas cuisiner et l'avoue sans complexes. Soit, on ne lui en tiendra pas rigueur. Sauf peut-être lorsqu'il se prend à tester une recette du dernier livre de Robuchon "facile" et qu'il passe une après-midi sur un filet de cabillaud et se mette à pleurer au-dessus d'une gousse d'ail écrasée. Quid ? Ses critiques, bonnes ou mauvaises, sont sans doute justifiées. Je veux y croire. Mais j'ai foncièrement du mal à l'argumenter. J'ai lu, ici ou là, que l'on comparait François Simon aux philosophes de l'Antiquité, il ne faut pas exagérer. Socrate n'a jamais délivré une réflexion mâchée sur un plateau d'argent. Rien ne vaut le fait de penser par soi-même... Et tant pis si ce n'est pas tendance.